Ma première année de fac
- Manon Styles-Horan
- 30 mai 2016
- 4 min de lecture
Hey les gars, J’AI VALIDE MA PREMIER ANNÉE A UNIVERSITÉ !!! Du coup, je me suis dit que je pourrais vous faire un petit article sur cette sublime/désespérante année, pleine de bonheur/d’angoisse pour vous donner l’incroyable/la folle envie d’y aller à votre tour ! Accrochez-vous, c’est pas aussi facile qu’il n’y parait pour tout le monde.

Au lycée, je faisais un bac L. Vous savez, celui que tout le monde décrit comme « naze, inutile et trop facile ». Mettons les choses au clair dès maintenant : oui, ce bac est considéré comme une voie de secours pour beaucoup, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde, et je faisais (et fais) partie de cette seconde catégorie, amoureuse des Lettres et des Arts.
Je me suis renseignée sur beaucoup de facs, et je n’ai jamais vraiment réussi à prendre ma décision. Déjà, beaucoup me conseillaient la prépa, parce que j’étais assez bonne en cours. Mais, pour être honnête, ça me faisait peur. Certes, je n’aimais pas spécialement sortir ni faire la fête, mais j’avais (j’ai) un copain, et j’aime avoir une certaine liberté, pouvoir me balader comme bon me semble sans avoir de restrictions pour les horaires ni rien. Du coup, sur APB, j’avais entré beaucoup de choix : Lettres Classiques, Lettres Modernes, Histoire, Histoire des Arts… (dans l’ordre). S’en est suivit une looongue période de doute, où je me suis rendue compte que mon premier choix était certainement celui qui me correspondait le plus. En gros, dès les inscriptions, j’ai déjà changé d’orientation, pour aller en Lettres Modernes, et les doutes n’ont pas cessé…

Première semaine à l’université, après les réunions de rentrée. Début de l’enfer. L’ENFER. Mon premier cours était un TD de Littérature, avec une prof assez jeune mais très… spéciale. Elle avait l’air aussi stressée que nous. Néanmoins, ça ne l’a pas empêché de nous faire peur, en nous annonçant les différents examens, dont des oraux dès la semaine prochaine. En sortant de ce cours, j’ai fondu en larmes. D’autant plus que pour une option le soir-même, elle m’a redit que nous ferions d’autres oraux, encore. Et je détestais ça.
La semaine est passée, très lentement. Certains cours me plaisaient, d’autres absolument pas. Le summum de la déprime est arrivé le vendredi, où j’avais un CM de 4h l’après-midi. Ce cours était composé de méthodologie, et… que ça. 4h de méthodologie à n’y rien comprendre. Avec des exposés à faire, où on n’y comprenait rien. La joie, et la meilleure semaine de toute ma vie.
En-dehors des cours, je vivais en colocation avec mes frères, et c’est vite devenu l’horreur aussi. Il faut savoir que je suis très proche d’eux en temps normal, mais la cohabitation ? A ne plus refaire. Ils ont toujours été habitué à ce que ma mère leur fasse tout, et, inconsciemment, ils ont transmis ça sur moi. En gros, je devais me taper le tram ou le bus tous les jours, à n’importe quelle heure, en finissant souvent à 19h (tandis qu’eux avaient la voiture), mais quand je revenais, je devais à chaque fois tout faire, parce que c’était « mon tour ». Quand je ne faisais pas ce qu’il exigeait que je fasse, ils m’envoyaient des messages assassins alors que j’étais en plein cours, m’insultant presque et disant que je leur faisais pitié, et attaquant au passage mon petit-ami, parce qu’ils étaient sûrs que ça me blesserait. Tout partait en live dans ma vie.

Ayant passé mon bac avec une spécialité danse, c’est tout naturellement que je me suis retournée vers ma passion, que j’exerçais depuis 14 ans. J’ai voulu partir en fac d’Arts du spectacle Danse, chose qu’il n’y avait pas dans ma fac (il n’y avait que Théâtre), et donc allée à Lyon, ou Strasbourg. Mais au même moment, mon plus grand-frère a annoncé que pour poursuivre ses études, il n’avait pas le choix de partir l’année prochaine. Je n’ai donc pas vraiment eu le choix d’abandonner mes rêves, au profit du frère qui se foutait littéralement de ma gueule…
Je n’ai pas eu d’autres choix que de m’accrocher, car je ne voulais pas me décevoir moi-même avec des notes pitoyables. Au final, j’ai aimé ce que je faisais. J’ai abandonné la danse pour me reconcentrer pleinement sur mes études, et j’ai fini par trouver ça plus raisonnable, jusqu’à me sentir plus épanouie de ce choix qui m’avait tant fait de mal. Les premiers résultats ont fini par arrivé, des bonnes notes qui me prouvaient que mes efforts n’étaient pas vains. J’en ai, certes, bavé, mais j’ai persévéré, encore et encore, et j’ai validé cette p***in d’année avec 14 de moyenne.
Maintenant, pour aider mes parents à payer nos études, je travaille à l’usine (je ferais peut-être un article sur cela d’ailleurs), et aussi pour pouvoir avoir mon appartement. Je suis fatiguée de cette année où je me suis donnée à fond pour réussir, et malgré tous mes efforts, je travaille 8h/jour à la chaîne. Mais je peux dire que je me bats pour ce que j’ai, et que je ne cesserai pas. Parce que je suis fière de pouvoir dire : ce que j’ai, ce que je fais, c’est grâce à moi, et à personne d’autre. Il ne faut jamais baisser les bras. C’est notre plus grande force.

Donc voilà mes chats, cette première année est passée, et le premier septembre je commencerai la deuxième. J’ai écrit cet article pour vous dire que la fac n’est pas un monde facile, mais qu’on peut toujours réussir. Certains auront plus de facilités que d’autres, mais vous tracez votre propre vie, alors n’abandonnez pas ! xoxo
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